1. « L’absentéisme n’est pas un problème dans mon organisation »
Bart Teuwen : « Les chiffres de l’absentéisme en Belgique augmentent chaque année. Le taux d’absentéisme moyen en Belgique est actuellement de 7 %. Il s’agit de la part de collaborateurs absents pour cause d’absentéisme pendant une période donnée. Plus de 500 000 Belges sont aujourd’hui en incapacité de travail de longue durée. »
« Mais ces chiffres généraux ne sont pas nécessairement pertinents pour votre organisation. Il est nettement plus intéressant d’examiner les chiffres correspondant à la taille de votre entreprise et à votre secteur et de les comparer avec vos propres chiffres. Il y a fort à parier que l’absentéisme a augmenté chez vous aussi ces dernières années. »
2. « Une politique d’absentéisme ne s’avère judicieuse que dans les entreprises où le travail physique est prépondérant »
Bart : « L’absentéisme n’est pas seulement la conséquence de problèmes physiques. Bien plus encore : les troubles mentaux augmentent nettement plus que les troubles physiques et sont de plus en plus souvent le motif de l’absentéisme, principalement chez les employés et les fonctionnaires. Si l’on considère les chiffres de l’absentéisme des administrations locales, ce ne sont certainement pas toujours les services extérieurs ou d’autres lieux de travail où le travail physique est prépondérant qui sont en tête. »
« Une enquête de Mensura menée auprès de 320 000 travailleurs montre également que les problèmes physiques n’augmentent pas uniquement dans les secteurs physiques tels que la construction. La plus forte augmentation depuis 2019 est observée dans l’enseignement (+64%), le secteur public (+49%) et le secteur des services (+40%). »
« Dans la politique d’absentéisme des organisations ou des départements où le travail physique est prépondérant, il est préférable de mettre l’accent sur d’autres aspects que dans les bureaux. Ainsi, chez les ouvriers, il est indispensable de se concentrer sur la sécurité, tandis que chez les fonctionnaires et les employés, la résilience est un élément auquel il faut plus que jamais être attentif. »
« Une politique d’absentéisme est une question d’efficacité. Les organisations ont souvent déjà mis en place de nombreuses initiatives, mais une politique globale fait défaut. »
3. « Une politique d’absentéisme nécessite de gros investissements »
Bart : « Une solide politique d’absentéisme est une question d’efficacité. Souvent, les organisations ont déjà mis en place plusieurs initiatives, mais ne disposent pas d’une politique globale. Chaque entreprise, même la plus petite PME, dispose d’une stratégie RH ou d’une stratégie générale au niveau de l’entreprise. Y intégrer l’absentéisme ne nécessite pas d’investissement supplémentaire important. Par ailleurs, vous pouvez facilement consulter les chiffres de l’absentéisme auprès de votre secrétaire social. »
« D’autres étapes nécessitent parfois des efforts plus soutenus. Apprendre aux dirigeants à mener des entretiens d’absentéisme et faire analyser les chiffres de l’absentéisme par les collaborateurs des RH, par exemple : cela prend du temps et coûte de l’argent. Mais, lorsque l’on calcule le retour sur investissement , ces investissements valent doublement la peine. »
4. « Plus les actions pour lutter contre l’absentéisme sont importantes, plus l’impact est grand »
Bart : « Les petites réussites sont souvent plus bénéfiques que les grandes initiatives. Commencez dès lors par un projet pilote dans un département ou une équipe, afin d’obtenir l’adhésion d’une partie des collaborateurs. Constater qu’une action spécifique porte ses fruits suscite assez rapidement l’enthousiasme et peut avoir un effet positif. Vous pouvez ensuite passer à la vitesse supérieure. »
« En vouloir trop tout de suite, ce n’est donc pas une bonne idée. Par ailleurs, dans la plupart des entreprises, une politique d’absentéisme n’est pas une solution unique face à toutes les situations. Ce qui fonctionne pour un département n’aura pas nécessairement le même effet dans une autre équipe. Suivez dès lors de près les résultats et les réactions et apportez des adaptations là où c’est nécessaire. Une politique d’absentéisme n’est donc jamais totalement achevée : tous les responsables doivent continuer à la suivre pour garantir les résultats et, en fin de compte, réduire vos coûts d’absentéisme . »
« Les petites réussites sont souvent plus bénéfiques que les grandes initiatives. Une action spécifique qui porte ses fruits suscite l’enthousiasme et peut avoir un effet positif »
5. « Les certificats médicaux sont le pilier principal de ma politique d’absentéisme »
Bart : « Un certificat médical apporte de la clarté, mais relègue - à tort - tout l’absentéisme au plan médical. Vous vous retrouvez donc dans une situation binaire : malade et en incapacité de travail ou pas malade et capable de travailler. Dans la pratique, la situation des collaborateurs est souvent beaucoup plus nuancée. »
« De nombreuses entreprises craignent que l’absentéisme n’explose si l’on supprime le certificat médical. Une politique d’absentéisme sans preuve écrite ouvre la porte à davantage de contacts entre l’employeur et ses collaborateurs. Et ce dialogue objectif et chaleureux est le point de départ d’une politique d’absentéisme positive et durable.