« J’étais stupéfait par la crédibilité du faux certificat médical », commence Bart. « Il était prêt en cinq minutes : il m’a suffi de répondre à un questionnaire et de payer. A première vue, il semblait authentique. Je me suis octroyé une absence d’un mois sans la moindre intervention d’un médecin. »

« A première vue, le faux certificat médical semblait authentique. »

Absence suspecte de numéro INAMI

Vous pouvez toutefois prêter attention à certains détails pour reconnaître un faux certificat médical. « Le médecin renseigné sur mon faux certificat médical ne semblait pas travailler pour l’hôpital mentionné. Pire encore : il n’était en réalité pas du tout médecin ! »

« Mais ce qui doit encore plus frapper les employeurs et est plus facile à vérifier, c’est l’absence de numéro INAMI du médecin traitant. Si vous recevez un certificat médical sans ce code, cela doit de toute façon déclencher la sonnette d’alarme. »

Risque de licenciement et de poursuites

L’organisme de contrôle Certimed, qui traite des centaines de milliers de certificats par an, prend déjà des mesures supplémentaires pour intercepter les cas de fraude. Bart : « Nos médecins-contrôle seront particulièrement attentifs à l’origine des certificats médicaux lors des contrôles. »

« Les conséquences ne sont d’ailleurs pas négligeables pour les collaborateurs qui présentent un faux certificat médical », poursuit-il. « Outre le licenciement pour motif grave, ils peuvent être poursuivis pénalement pour faux en écriture. »

« Si vous recevez un certificat médical sans numéro INAMI, cela doit de toute façon déclencher la sonnette d’alarme. »

Défaut problématique de politique d’absentéisme

Bart ne préconise toutefois en aucun cas une culture de la menace. Selon lui, c’est précisément le défaut de politique d’absentéisme qui est problématique. Sur de nombreux lieux de travail, l’approche de l’absentéisme se résume malheureusement à une seule question : « Rentrez-vous un certificat médical ? »

Bart : « Ce certificat médical symbolise la médicalisation de l’absentéisme et exclut toute forme de discussion. En effet, les employeurs ne peuvent pas parler de maladie avec leurs collaborateurs. Dès que le mot 'malade' est prononcé, le service du personnel s’occupe des formalités administratives et la relation entre l’employeur et le collaborateur est suspendue. »

Conséquences d’une approche professionnelle et chaleureuse sur le comportement

Pour Bart, il est donc beaucoup plus intéressant d’instaurer un dialogue professionnel et chaleureux entre le responsable et le collaborateur. Bart : « Les responsables ont tout intérêt à établir une relation de confiance avec les membres de leur équipe. Cette approche positive s’accompagne d’accords et de règles clairs, qui sont aussi systématiquement respectés. »

« C’est ainsi que l’on peut influencer les comportements qui jouent un rôle dans l’absentéisme », conclut-il. « Il faut du courage pour parler à son responsable d’un problème personnel. Il est beaucoup plus facile de se faire porter malade, car on évite ainsi cette conversation délicate. En tant que responsable, vous facilitez les choses si vous demandez régulièrement à vos collaborateurs comment ils vont et leur montrez qu’ils peuvent parler de tout. Vous posez ainsi les bases d’une véritable employabilité. »