Dans son livre « Waardering werkt: hoe een cultuur van waardering je organisatie laat groeien » (L’appréciation, ça fonctionne : les bénéfices d’une culture de l’appréciation pour votre organisation), Ludo Verstraete part de résultats de recherche concrets sur l’appréciation et l’absentéisme. « Un collaborateur sur trois affirme ne jamais recevoir d’appréciation au travail », déclare Ludo. « C’est beaucoup, et c’est inquiétant. »

Quelle définition de l’appréciation utilisez-vous dans « Waardering werkt » ?

Ludo : « L’appréciation est une attitude, une manière de communiquer. Vous exprimez votre appréciation à quelqu’un en vous adressant à lui ou elle pour ce qu’il ou elle fait et pour la personne qu’il ou elle est. Un exemple : “tu as réalisé cette présentation avec brio”. Pour moi, l’appréciation n’a rien à voir avec des choses matérielles comme les bonus. »

« De plus, l’appréciation doit être authentique. J’ai un jour entendu l’histoire d’une institutrice maternelle qui trouvait chaque semaine une plume dans sa boîte aux lettres - une plume proverbiale du directeur de l’école. Bien sûr, en tant que collaborateur, on se rend vite compte qu’il ne s’agit pas là d’une véritable appréciation. »

« L’appréciation, bien sûr, est bien plus qu’un compliment pour une belle performance. Témoigner son appréciation signifie également donner un feed-back honnête, demander à quelqu’un pourquoi une échéance n’a pas été respectée. Il n’y a rien de plus difficile que d’avoir une conversation ouverte et assertive pour que votre collaborateur puisse ensuite aller de l’avant. Nombre de supérieurs hiérarchiques rencontrent des difficultés avec ces fameux soft skills. »

Bart : « Cette attitude appréciative s’inscrit parfaitement dans l’approche professionnelle et chaleureuse de Mensura. Ce n’est que par une communication assertive et un intérêt sincère que vous saurez pourquoi une personne parvient ou ne parvient pas à s’épanouir dans le cadre que vous avez défini. »

« Vous explorez ensemble les raisons derrière un type de comportement, de sorte que le collaborateur peut apprendre quelque chose de nouveau sur lui-même. Une tape sur l’épaule a beaucoup plus d’effet sur le long terme qu’un bonus, lequel devient immédiatement un droit acquis, impliquant que vous devrez trouver autre chose la prochaine fois. »

Quelle est l’approche professionnelle et chaleureuse de Mensura ?

  • Le dialogue professionnel chaleureux est le fondement de toute politique d’absentéisme positive. D’une part, vous définissez des accords clairs afin que les collaborateurs connaissent bien leurs responsabilités. D’autre part, vous créez un lien de confiance chaleureux grâce à un intérêt sincère et une communication ouverte.

    Voici comment trouver le bon équilibre pour un dialogue professionnel chaleureux

Quel est le lien entre l’appréciation et l’absentéisme ?

Ludo : « Une étude de Gallup de 2022 indique que si les collaborateurs sentent qu’ils sont appréciés, 73 % d’entre eux sont moins susceptibles de faire un burn-out. Les collaborateurs restent également plus longtemps à bord, puisque 56 % d’entre eux déclarent qu’ils sont moins enclins à chercher un autre emploi. »

Bart : « L’appréciation est particulièrement importante dans les choix en matière d’absentéisme. Nous avons tous un jour ou l’autre une baisse de régime, mais c’est la manière dont nous nous sentons sur notre lieu de travail qui déterminera si nous déciderons de rester chez nous. Vous sentez que vous êtes apprécié en tant que membre de l’équipe et collègue ? Vous serez alors plus enclin à aller au travail malgré tout, si votre santé le permet. »

Une culture de l’appréciation ne risque-t-elle pas de conduire au présentéisme ?

Ludo : « Pas si vous exprimez cette appréciation de manière authentique, mais c’est bien sûr un défi. L’appréciation se fait toujours au cas par cas, il n’existe pas d’approche unique. Prenez donc la peine d’apprendre à connaître vos collaborateurs. Un véritable signe d’appréciation pour certains peut immédiatement passer pour du chouchoutage pour d’autres. Si vous trouvez cet équilibre, votre authenticité apparaîtra naturellement. »

Bart : « L’appréciation s’exprime également à travers des phrases comme “Vous avez assez travaillé pour aujourd’hui, rentrez chez vous”. Certaines personnes doivent être protégées d’elles-mêmes. C’est aussi le rôle du responsable : faire preuve d’une attention sincère et adopter la bonne approche avec une personne qui n’est pas en mesure de fixer ses propres limites. »

Que souhaitent concrètement les collaborateurs en termes d’appréciation ?

Ludo : « Dans mon livre, sur la base de recherches et de ma propre expérience, j’ai défini cinq grands thèmes : le contenu de l’emploi, le lieu de travail, la direction, l’organisation et la rémunération. Chaque entreprise devrait examiner ces domaines attentivement et définir ce qu’ils représentent. Comment notre politique aborde-t-elle ces points ?

Bart : « De nombreux aspects de l’appréciation ne deviennent un problème que lorsqu’ils sont absents. Par exemple, chaque collaborateur s’attend à ce que son lieu de travail soit en ordre. Si ce n’est pas le cas, cela peut devenir une source de démotivation du jour au lendemain. »

Appréciation pour les collaborateurs : cinq domaines

  • Le contenu du travail : les collaborateurs veulent se sentir utiles, contribuer à un ensemble plus large et avoir la possibilité de se développer. L’autonomie est très importante dans ce domaine ; le micromanagement ne profite à personne
  • Le lieu de travail lui-même : tout le monde veut pouvoir travailler de manière confortable, tant à la maison qu’au bureau. Une bonne ambiance entre collègues est essentielle, même dans des conditions de travail hybrides.
  • La direction : les collaborateurs attendent de leur supérieur qu’il soit digne de confiance. Cela doit être quelqu’un qui ose dire la vérité de manière authentique, même si la réponse est “je ne sais pas”.
  • L’organisation : une organisation doit donner confiance aux collaborateurs. C’est valable à plusieurs niveaux : le droit à l’erreur, une bonne image, l’importance sociale du travail, la santé financière de l’entreprise, une stratégie claire…
  • La rémunération : elle n’est pas un facteur de motivation en soi, mais peut être un facteur de démotivation. Elle n’interviendra que si elle n’est pas équitable. Tout le monde souhaite être rémunéré de manière raisonnable.

Développer une culture de l’appréciation n’est pas une tâche facile. À quoi faut-il prêter attention ?

Bart : « Les collaborateurs ne doivent évidemment pas être trop choyés. Ceux qui manquent consciemment à leurs responsabilités doivent s’attendre à des conséquences. »

Ludo : « Il y a encore du pain sur la planche pour introduire cette culture de l’appréciation dans les entreprises, mais n’oubliez pas que l’appréciation n’a pas besoin de fioriture. Le résultat est beaucoup plus efficace si vous faites preuve d’authenticité avec vos collaborateurs. »