Parfois, vos collaborateurs se retrouvent dans une situation leur offrant la possibilité de choisir d'être absent(e) ou (de nouveau) employable. Le taux d'absentéisme de votre organisation découle notamment de ce choix. Les chiffres ne mentent d'ailleurs pas : 65 à 70 % des jours de maladie ressortent de la catégorie « absentéisme évitable ».
Fort heureusement, de nombreuses possibilités vous sont offertes pour réduire l'absentéisme évitable. La première étape réside dans la compréhension de l'interaction des différents facteurs :
1: facteurs liés au travail
C'est une évidence : l'absentéisme évitable repose principalement sur la manière dont le personnel appréhende sa fonction et ses relations de travail. Les collègues qui entretiennent une relation de confiance entre eux et avec leur supérieur, par exemple, se soutiennent mutuellement et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour rester employables.
Dans les moments de crise, ils s'organisent pour trouver ensemble la meilleure solution pour toute l'équipe. Inversement, le dialogue s'interrompra faute de confiance mutuelle. L'absentéisme peut alors être une échappatoire.
Dans la relation de travail, les facteurs d'absentéisme se situent au niveau de l'un ou de plusieurs des 5 facteurs suivants :
- Organisation du travail : qu'en est-il de la répartition des tâches, du contrôle et de l'évaluation ? Le collaborateur se sent-il soutenu par la hiérarchie ? Le collaborateur estime-t-il que l'entreprise est stable et sûre ?
- Contenu du travail : le travail est-il intéressant, clair et adapté aux compétences du collaborateur ? La charge de travail est-elle réalisable ? Qui est responsable de quoi ?
- Conditions de travail : le salarié a-t-il le sentiment d'être bien rémunéré pour son travail ? Les conditions sont-elles conformes au marché et équitables en interne ?
- Conditions de travail : l'environnement de travail est-il agréable, sain et conçu dans le respect des collaborateurs ?
- Relations de travail : les collaborateurs sont-ils impliqués dans la gestion de l'équipe ? Le supérieur hiérarchique est-il ouvert au feed-back ? Exerce-t-il/elle un contrôle exacerbé ou l'équipe travaille-t-elle ensemble pour atteindre les objectifs ?
2 : facteurs individuels
Qu'il s'agisse de problèmes de santé ou d'une situation familiale ou financière difficile, de nombreux problèmes affectent le bien-être physique et mental. Et donc aussi le comportement du collaborateur dans le cadre de la relation de travail. Tous ces facteurs sont donc susceptibles d'engendrer l'absentéisme. Parfois, certains ne voient même pas d'autre solution que d'être « mis sous certificat ».
Il est fort possible que votre collaborateur tente de cacher ses problèmes privés, notamment par honte. Cependant, il peut envoyer des signaux non verbaux indiquant que quelque chose ne va pas (par exemple, un sentiment de tristesse ou de fatigue, des problèmes de concentration, une attitude distante, voire cynique).
3 : facteurs environnementaux et sociétaux
Outre le certificat médical, qui symbolise la médicalisation de l'absentéisme, de nombreux autres facteurs sociétaux et environnementaux influencent la relation de travail. Concrètement, il s'agit de l'environnement et du réseau social - tant professionnel que privé - du collaborateur avec ses valeurs, ses exigences et le comportement exemplaire associé. Est-il important d'adopter un mode de vie sain ? Qu'en est-il de la carrière et de l'éthique du travail ?
Ces valeurs sont à leur tour renforcées par les attentes élevées de la société en matière de réussite professionnelle et de vie réussie tout court. Et dans notre monde connecté 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, chacun y est constamment confronté.
Une chose est sûre : celui/celle qui a souvent l'impression de ne pas être à la hauteur des attentes et des exigences de son environnement est moins bien dans sa peau et, par conséquent, éprouve moins de plaisir (au travail). Peut-être rejette-t-il/elle la responsabilité de cet échec (en partie) sur le travail.
La prochaine étape : favoriser le dialogue autour de l'absentéisme
Le fait d'éprouver moins de plaisir au travail laisse fortement présager l'absentéisme, de même qu'un comportement distant, cynique, léthargique ou anxieux. Vous identifiez des changements de comportement chez un collaborateur ou au sein d'une équipe ? Dans ce cas, faites preuve d'un réel intérêt et offrez une oreille attentive. Indiquez en outre toujours clairement à votre collaborateur qu'il peut parler en toute confidentialité, que rien ne sera utilisé contre lui.
Enfin, et c'est au moins aussi important que chaque entretien individuel : tirez les leçons de toutes les conversations et tirez profit du feed-back pour renforcer la relation de travail. Car si vos collaborateurs ont l'impression que leurs commentaires sont pris en compte, ils se sentiront davantage valorisés. C'est là l'une des clés d'un plus grand engagement.