Intérêt et implication
Une enquête réalisée par Mensura et Indiville révèle que les travailleurs absents ont surtout besoin d’une oreille attentive. Plus de la moitié (52 %) s’attendent à ce que leur supérieur s’intéresse d’emblée à la cause de leur absence. Pour 42 %, il est normal que le supérieur hiérarchique garde un contact régulier par la suite. Lorsqu’ils reprennent le travail, 48 % comptent sur une conversation à propos de leur retour et des mesures à prendre pour éviter toute rechute.
« Près de la moitié (47 %) attendent de leur supérieur qu’il s’intéresse régulièrement à leur bien-être, y compris lorsqu’ils ne sont pas absents », déclare Bart Teuwen, expert en absentéisme. « Un intérêt sincère vaut donc son pesant d’or : vos travailleurs malades de longue durée continueront à se sentir impliqués, tandis que vous, en tant qu’employeur attentif, montrerez que vous vous souciez de chaque membre de la “famille”. »
Maintenir l’engagement des collaborateurs malades : 3 conseils
Conseil n° 1 : élaborer une politique claire de réintégration collective
Une politique de réintégration collective garantit que tous vos collaborateurs savent à quoi s’attendre pendant leur absence et à leur retour : un plan général étape par étape qui indique qui fait quoi et quand dans le processus de réintégration (y compris la prévention de l’absentéisme). Cette politique comprend, par exemple, des informations sur la manière de rester en contact avec les travailleurs malades. Qui s’en charge, à quelle fréquence et de quelle manière ?
De nombreuses organisations éprouvent des difficultés à maintenir ce contact régulier dans la pratique. Il est donc important de l’ancrer de manière proactive dans votre politique de réintégration collective et dans votre politique de bien-être au sens large. Soulignez l’importance du contact dans votre vision (de l’absentéisme) et incluez-le explicitement dans la description de tous les rôles et responsabilités.
(P.-S. Vous ne savez pas par où commencer ? Un plan de projet sur mesure vous aidera à prendre un bon départ.)
Résultats de l’enquête : réintégration collective
Parmi les organisations disposant d’une politique d’absentéisme élaborée, 24 % ont formulé une approche de la réintégration collective. Les grandes entreprises présentent en moyenne de meilleurs chiffres. Parmi les entreprises de 1 à 9 collaborateurs, 4 % disposent d’une politique de réintégration collective ; dans les grandes organisations, ce chiffre passe à 37 % (250-999 travailleurs) et à 55 % (plus de 1 000 travailleurs).
« Un quart (25 %) pense qu’une politique de réintégration collective n’est pas utile », déclare Bart, « alors que c’est la meilleure façon de répondre aux attentes de vos collaborateurs : un engagement fort dans leur processus de guérison. De plus, vous gagnez en rapidité. Si vous attendez qu’un collaborateur s’absente pour une longue durée, vous risquez de devoir faire tout le travail préparatoire au dernier moment. »
Conseil n° 2 : maintenir un contact régulier (et sincère)
Le maintien d’un contact régulier est essentiel pour une réintégration réussie. Plus vous attendez pour contacter le travailleur absent, plus les chances de réussite de sa réintégration diminuent. Présentez donc votre plan de contact au travailleur le plus tôt possible et convenez d’une fréquence et d’un canal appropriés. Certains préfèrent qu’on leur téléphone, d’autres préfèrent un message occasionnel.
Quel que soit votre accord, veillez à ce que la conversation soit centrée sur les besoins de votre collaborateur. Posez des questions comme « Comment vas-tu ? » ou « Comment puis-je te soutenir ? » Précisez à la personne qu’il n’y a pas d’obligation de parler du travail ou de son état de santé, mais tenez-la informée des nouvelles de l’équipe, des séances de team building ou des fêtes. Dans le même temps, continuez à communiquer de manière transparente avec vos collègues sur la manière dont vous allez gérer cette absence (et pendant combien de temps).
« Bien entendu, cet intérêt sincère ne doit pas se limiter aux périodes d’absence », ajoute Bart. « En discutant régulièrement avec tous vos collaborateurs de leur bien-être, vous créez une culture où chacun se sent valorisé. Cela permet non seulement d’éviter les absences prolongées, mais aussi de renforcer les liens avec votre équipe. »
Conseil bonus : entretiens avec les travailleurs malades de longue durée
Tous les supérieurs hiérarchiques ne savent pas comment gérer les collaborateurs malades de longue durée. Grâce à des formations ciblées sur le leadership empathique et les entretiens d’absentéisme, vous pouvez les préparer à répondre aux attentes de leurs collaborateurs.
Conseil n° 3 : bien préparer le retour par un travail adapté
Elaborez un plan de travail adapté en concertation avec le collaborateur. Organisez un entretien au cours duquel vous évaluerez les besoins et les obstacles liés au travail et expliquerez les mesures que vous pouvez prendre pour y répondre : horaires réduits ou flexibles, tâches adaptées, augmentation progressive des responsabilités, etc. Cela garantira une réintégration réaliste et durable.
Résultats de l’enquête : travail adapté
Votre organisation propose-t-elle du travail adapté ? Si c’est le cas, n’oubliez pas d’en informer votre personnel. En effet, selon notre enquête, 20 % des travailleurs ne savent pas si de telles opportunités existent dans leur environnement de travail. Cette proportion est de 37 % dans les entreprises de 1 à 9 salariés, mais l’incertitude est également élevée dans les grandes entreprises : 20 % (250-999 travailleurs) et 15 % (plus de 1 000 travailleurs).
Loin des yeux, dans le cœur
Ne perdez jamais de vue le bien-être de vos collaborateurs malades de longue durée. En élaborant une politique de réintégration claire, en maintenant un contact régulier et sincère et en préparant soigneusement le retour avec un travail adapté, vous montrez que vous les appréciez en tant que membres de votre équipe.
Cette approche contribue non seulement à leur rétablissement, mais renforce également vos liens mutuels. Vous créerez ainsi une culture de travail dans laquelle l’attention, la confiance et l’engagement tiennent une place centrale – et réduirez potentiellement l’absentéisme.